Le paludisme tue deux millions de personnes chaque année. Dans le Yunnan, en Chine, le docteur Ho est un médecin bien particulier. Chez lui, pas d'antidouleur ou d'antidépresseur. Son savoir, qu'il a transmis à son fils, est ancestral : la médecine traditionnelle. Tout est concu à partir de poudres de racines. La racine d'Astragal, par exemple, guérit des hémorragies.
Le docteur Ho a un message à faire passer aux enfants : protéger notre planète. Car la nature est magique. Les plantes absorbent du dioxyde de carbone et libèrent de l'oxygène nécessaire à la vie. Qui plus est elles sont bénéfiques pour la santé de l'homme.
Tous les jours, le fils du docteur parcours la montagne à la recherche de plantes. C'est là qu'on trouve un petit trésor : l'armoise. Les scientifiques ont découvert qu'une certaine variété de cette plante, l'armoise annuelle, permet de lutter contre le paludisme, la maladie qui tue le plus d'enfants : un toutes les trente secondes, rien qu'en Afrique.
La plante est désormais semée massivement par les fermiers chinois. Quelques centimètres d'armoise annuelle forment l'élément de base pour l'élaboration d'un remède contre le paludisme. La plante doit pousser sept mois. C'est au cours de la guerre du Vietnam que les chinois ont découvert les propriétés de cette plante. Pendant des années, les scientifiques occidentaux n'ont pas voulu croire à cette découverte, qui date de 1972. Depuis les années 90, les firmes chinoises se sont associées avec des laboratoires occidentaux et extraient de milliers de tonnes de feuilles d'armoise un principe actif, comme pour le parfum.
Ces remèdes sont-ils vraiment efficaces ? A Wang Pa, en Thailande, à la frontière Birmane, se trouve un centre de réfugiés qui ne peuvent bénéficier de soins contre le paludisme dans leur pays. On y prescrit de l'armoise couplée à un autre traitement. Dans 90% des cas, le patient est guéri. Il aura fallu trente ans pour que la découverte chinoise convainque les organisations internationales. Trente ans plus tard. Soixante millions de morts plus tard. L'équivalent de la population française rayée de la carte par le paludisme.
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